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AOL infos : Sécurité des cyclistes sur les routes: encore des progrès à faire

                                                      (par Isabel MALSANG)


PARIS, 27 fév (AFP) - La sécurité des cyclistes sur les routes, une nouvelle fois remise en cause après le dramatique accident dans le Gard ce week-end, est encore loin d'être assurée, malgré les efforts de certaines collectivités locales pour créer et développer des pistes cyclables.

Après l'accident de Vauvert samedi, où quatre cyclistes ont été tués et 17 autres blessés, fauchés par une voiture qui roulait très vite en sens inverse, la Ligue contre la violence routière s'est déclarée dimanche "choquée" de voir que le gouvernement est "plus actif" pour combattre la listériose que le "fléau routier".

Jacques Robin, vice-président de la Ligue, qui regroupe quelque 3.500 adhérents, dont 95% sont des familles de victimes d'accidents de la route, a affirmé dimanche à l'AFP que "pratiquement rien" n'a été fait depuis un accident similaire à Niort (Deux-Sèvres) en juillet 1998, qui avait fait cinq morts et quatre blessés.

Il demande une "politique globale" et surtout des "axes spécifiques" pour que les cyclistes puissent rouler tranquillement.

Le nombre de cyclistes tués annuellement -- 300 environ sur quelque 8.000 tués sur les routes -- n'évolue pas énormément, ni à la hausse ni à la baisse. "C'est uniquement parce que les gens n'osent pas prendre leur vélo car ils ont peur", a souligné M. Robin. "On est en train de créer une génération entière de gens qui ne feront plus de vélo", selon lui.

"Nous demandons la création de plus de +vélo-routes+", qui sont des pistes séparées des axes routiers, pouvant être réalisées sur des chemins de halage ou sur des voies ferrées désaffectées, ou en contrebas d'axes routiers avec une distance de séparation conséquente, a-t-il dit.

Dans le cas d'accidents comme celui de samedi, où le jeune homme qui a fauché les cyclistes était au volant d'une grosse cylindrée acquise deux jours plus tôt, la ligue préconise "le permis probatoire". Ce système, déjà en vigueur dans d'autres pays, oblige les conducteurs à repasser leur examen lorsqu'ils ont commis une infraction routière grave dans les deux années suivant l'obtention de leur permis de conduire.

La Ligue, qui vient de publier un "guide des pistes cyclables non dangereuses", a néanmoins salué les efforts récents faits par quelques municipalités et collectivités locales en citant notamment Annecy, Strasbourg, Grenoble, Paris ou Rennes.

A Annecy, sur 10 kilomètres au nord et au sud de la ville, des pistes séparées de la route par des balises en plastique ont été créées, à La Baule, la bande cyclable est séparée des voitures par une bande "zebra" large de 1,5 mètres.

M. Robin a également estimé que les pistes les plus récentes construites à Paris, dites "en sandwich" --car elles sont entre le trottoir et la ligne des voitures en stationnement-- sont une "assez bonne technique".

Mais, a-t-il ajouté, il reste encore beaucoup de villes ou de départements qui n'ont pas vraiment commencé à s'équiper, comme Lyon et Marseille.

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